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Gabily : Des bouches qui bougent – L'!NSENSÉ
Bienvenue sur la nouvelle scène de l'!NSENSÉ
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Gabily : Des bouches qui bougent

Du 17 au 21 Juillet, lecture de textes de Didier-Georges Gabily, à la Maison Jean Vilar. Des mots qui pourraient nous faire imaginer de quel travail il s’agissait. Des mots qui pourraient faire entendre une violence quelconque. Pour ceux qui sauraient écouter.

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Ce 21 juillet 2016, journée de chaleur plombante, étouffante de cette 70e édition du Festival d’Avignon. Journée (pour moi) post-Lupa. Post. Encore épuisé d’une nuit trop arrosée pour oublier, pour supporter la vie, qu’en sais-je ? Post-Lupa, avec aucun envie de retourner au théâtre ou voir quelconques agitations pour masquer le nihilisme qui nous habite. Post, de quelque chose qui pouvait tenir encore. Les premiers mots de Marguerite L. me poussent presque les larmes aux yeux : « depuis quinze ans » Quoi ? Qui ? Mais cet énoncé à lui, tout seul, m’oblige à reprendre possession de moi. Fini les sentimentalités.
« Reconstitution », impossible. Quelques bribes de phrases parviennent à mes oreilles. Cette France qui se grattait le ventre avec le Théâtre du quotidien.
Fétichisation de la compréhension. Qu’est-ce qui a changé ? C’était il y a plus de vingt ans.
Un martèlement de pas d’un cheval, mais cela n’a rien à voir, avec toi.
Et en demi sommeil, je me demande, presque systématiquement dans les lectures, si c’est moi qui ne comprends pas, si c’est moi qui ne voit que des bouches qui bougent et produisent des sons, qui veulent me faire parvenir un sens quelconque, mais c’est comme un mur qui me sépare des ces agitations buccales, une limite infranchissable sans un effort énorme, surhumain, comme une langue étrangère devant moi dont je reste exclu et je retourne dans mes pensées. « Si quelqu’un pouvait faire que ça se taise là, dans la tête ». Que ça se taise, dans la tête et devant moi, que ça se taise.
Plèvre dans la bouche. Inconsciente honte. Tu pue. Demain tu te prendras un bain. Doigts dans le sexe féminin. Nourrisson humain éclaté tel un chaton de trop dans une portée, contre un mur. Douze ans de silence.
Agitations buccales et phoniques. Mais quels corps avec ces mots ? Du Gabily post-Gabily. Il en faisait quoi, lui ?
On aurait pu voir quelques extraits à la NEF, mais le matin, quelqu’un pensait que c’était une bonne idée d’inter-changer le programme, commencer avec ces extraits et finir avec la captation de Matignon. Je les ai donc ratés.
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