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J’ai vraiment bien fait ! – L'!NSENSÉ
Bienvenue sur la nouvelle scène de l'!NSENSÉ
illustration article
J’AI BIEN FAIT ? Texte et mise en scène Pauline Sales. Avec Gauthier Baillot, Olivia Chatain, Anthony Poupard, Hélène Viviès. Scénographie Marc Lainé, Stéphan Zimmerli. Son Fred Bühl. Lumière Mickaël Pruneau. Costumes Malika Maçon. LE PREAU, Centre dramatique de Normandie-Vire. 10 11 2016 ©Tristan Jeanne-Valès

J’ai vraiment bien fait !

article proposé par Gaëlle Hamard

J’ai bien fait, un texte et une mise en scène de Pauline Sales, avec Hélène Viviès (Valentine), Anthony Poupard (Paul), Olivia Châtain (Manhattan) et Gauthier Baillot (Sven) se jouant actuellement (sauf mardi) à 17h30 au 11 Gilgamesh Belleville, boulevard Raspail à Avignon Off
Le Théâtre du Préau, tout nouveau CDN de Normandie – Vire présente à Avignon deux créations de la saison 2016-2017 sur la thématique : On fait le point ! J’ai bien fait écrit et mis en scène par Pauline Sales, auteur et codirectrice du Théâtre du Préau – autour des questionnements sur notre possibilités d’action sur le monde – et Toute entière écrit et mis en scène par Guillaume Poix, impulsé par Aurélie Eudeline, comédienne permanente du Théâtre du Préau, autour d’une photographe : Vivian Maier qui a fait des milliers de photos sans en développer une seule.
Hélène, professeure de français dans un collège perdu dans le fin fond de la Normandie débarque chez Paul, son frère plasticien, vivant à la périphérie de la capitale. Cela fait des années qu’ils ne se sont pas vus. Elle n’a pas vraiment prévenu. Censée être en voyage scolaire avec ses élèves de la troisième C, nous la retrouvons pourtant seule. Quelque chose ne va pas. Retour ligne automatique
Le plateau, représentant l’atelier de Paul, est encombré par 90 traversins, œuvre en cours qui prendra différentes formes au fil de la pièce, se transformera entre autre en îles aux doudous afin d’accueillir la professeure à bout. Retour ligne automatique
Un monde s’écroule pour Valentine : face aux tracas du quotidien et aux problèmes de la société elle perd goût de se qu’elle fait, se rend compte de l’inutilité de son travail en retrouvant Manhattan, élève brillante mais compliquée étant « seulement » devenue la femme de ménage de son frère. Valentine glisse, sans parvenir à se retenir, entraînant avec elle son entourage. Sven, son mari scientifique qui ne sait comment réagir. Il vient la chercher chez son beau frère. Il tente de continuer à l’aimer bien qu’elle ne soit plus que l’ombre d’elle même.
Le travail de la lumière est à souligner. Dans cet univers où le blanc-grisâtre prédomine (tout n’est plus si limpide, si neuf), les seules touches de couleurs viennent des effets lumineux et du pantalon de Paul d’un bleu électrique. Le reste étant terne, on dirai que « les couleurs sont un danger pour la sécurité de l’état » lancera même ce personnage. Retour ligne automatique
Le pièce commence et se fini comme une machine infernale avec sa musique d’ouverture et de fermeture de session. Le mécanisme s’actionne sous vos yeux, pédale de plus en plus, accélére le rythme avant de décélérer puis finalement s’arrêter. Le boléro de Maurice Ravel résonne régulièrement. D’abord méconnaissable car seules les percussions sont présentes. L’air se forme petit à petit. La tension monte entre les personnages comme la courbe crescendo du ballet. Et enfin la situation explose.
Une écriture efficace, un texte riche. Pauline Sales aborde des événements récents et marquants de notre société : attentat et amalgame, désuétude du système scolaire, durée de vie de plus en plus longue de nos parents, tragédie des migrations clandestines, inattractivité des campagnes, malbouffe, xénophobie, culte de la jeunesse, dépression et notre impuissance face au monde. Nous nous trouvons dans un temps de flottement, sans repère concret. Loin de plomber l’ambiance, tout ces sujets sont traités intelligemment, avec dérision et nous font nous poser des questions : et moi, j’ai bien fait ? Ai-je bien réagit ? Ne pouvais-je pas faire mieux ? Cela vous pousse à sourire, à rire même. C’est une pièce positive et non moralisatrice qui vous montre que le monde n’est peut être pas si terne que cela, que tout n’est pas encore tout à fait fichu. Retour ligne automatique
Une œuvre à voir/à lire à tout prix.Retour ligne automatique
Hélène Viviès et Anthony Poupard, le duo qui avait sublimé le pièce En Travaux, déjà écrite et mise en scène par Pauline Sales, se retrouvent de nouveau sur le plateau. Dans cette pièce, leur lien familiale est quasi rompue et pourtant ils s’épaulent, s’engueulent et essayent tout de même de s’aimer. C’est beau à voir. Olivia Châtain incarne ici un être bourrue, nerveuse, mâchoire serrée. Cheveux court et veste de survêtement, elle révèle un nouveau pan de son jeu, très prometteur. Gautier Baillot quand à lui illustre le parfait scientifique de l’ADN ancien : droit, sérieux, analysant chaque propos. Il sait montrer l’amour que porte Sven en sa femme ainsi que sa fatigue et sa difficulté à continuer de lutter.