Cette page requiert que JavaScript soit activé pour fonctionner correctement. / This web page requires JavaScript to be enabled.

JavaScript is an object-oriented computer programming language commonly used to create interactive effects within web browsers.

How to enable JavaScript?

Hombourg… Le Pti Prince de Corsetti par… – L'!NSENSÉ
Bienvenue sur la nouvelle scène de l'!NSENSÉ
illustration article

Hombourg… Le Pti Prince de Corsetti par…

Le Prince de Hombourg, de Heinrich von Kleist, mise en scène de Giorgio Barberio Corsetti — Festival d’Avignon 2014

princehombourg.jpg


Sorti de l’Odéon Olivier Py devra à une pétition – signée par quelques beaux linges de la profession et autres anonymes – contre son éviction, de recevoir Avignon en lot de consolation. Exit les administrateurs Archambault et Baudriller qui n’ont pas démérité… Un artiste voulu par le Prince Frédéric Mittérand dirigerait, pour la première fois depuis Jean Vilar, le 68ème festival. Et commençant par ce point d’Histoire, on pourrait presque y lire un motif du Prince de Hombourg que met en scène Giorgio Barberio Corsetti dans la cour d’honneur du Palais des Papes. Les princes meurtrissent, réhabilitent, condamnent et pardonnent, voire récompensent… Et Py de souffler à Corsetti l’idée de mettre en œuvre la pièce de Kleist pour ouvrir le festival… Ouvrir ? Aïe… ! Bis repetita de l’épisode 2003 ? Annulation de la soirée d’ouverture du 4 juillet, menace d’actions perlées sur toute la durée du festival…


hombourg_corsetti.png
L’effet banderoles…
« Le théâtre peut et doit intervenir dans l’Histoire » écrivait B.B. qui n’est pas l’acronyme d’une chaîne d’hôtel bon marché, mais les initiales de Bertolt Brecht. Lui avait sans doute mesuré qu’il fallait appliquer le « donnant donnant » ou ce que l’on nomme la réciprocité ou le contre don idéologique puisque l’Histoire ne s’est jamais privée d’intervenir dans les arts et donc dans le théâtre.
La 68ème édition du festival d’Avignon est donc rattrapée par l’Histoire ou si vous préférez le spectateur a rendez-vous avec elle, alors que le régime d’indemnisation chômage de l’intermittence est à nouveau sur le billot

Comme en 2003, juste avant la prise de fonction d’Archembault et de Baudriller, à la suite de Faivre qui avait essuyé l’annulation du festival, Py la croise itou ou tombe lui aussi sous la menace de ce spectre, en 2014. Un point commun, peut-être le seul, entre les « directeurs » qui vivent l’indépassable récurrence des contraintes économiques libérales et l’effet de celles-ci sur l’organisation du champ social. Dit autrement, les uns comme les autres subissent toujours ce qu’a parfaitement analysé Gramsci : « la mutualisation des pertes, et la privatisation des profits ».
Un point commun, voire deux… si l’on y ajoute l’absence de changement. Ou ce que l’on pourrait appeler encore la pérennité de la menace de la crise.
2003-2014… rien ne change donc, n’a changé, ne changerait… et celui qui, sur le mode de la litanie, martelait « Présider la République » et citait Shakespeare, au Bourget, n’est plus aujourd’hui que l’épouvantail du rêve qu’il vantait.
Un abus de langage modelé sur l’enthousiasme rhétorique lui vaut d’être maintenant la cause du sentiment désabusé (des intermittents entre autres). Aucune surprise dans cette tragédie politique pour qui se souvient de la parenté des accents de son discours qui empruntait à Kennedy. Chez le François (ancien français) on entendait : « où chacun demandera non pas ce que peut faire la République pour lui, mais ce que lui peut faire pour la République »… Chez l’assassiné, dans le discours du 20 janvier 1961 : « Ne demandez pas à votre pays ce qu’il peut faire pour vous, mais plutôt ce que vous pouvez faire pour votre pays ».
Ce qui me conduit, cher lecteur, à la conclusion que si les politiciens ne parlent pas toujours le même langage, ils défendent la même idée.
Bref…
La 68ème est donc sur la scelette ou – et l’on a toujours le choix de la lecture de l’Histoire – les intermittents sont encore et toujours menacés. Dans un cas, c’est le spectateur qui aura fait le déplacement pour RIEN. Dans l’autre, c’est l’intermittent qui, en désespoir de cause, marque le pas en manifestant son DESARROI pour une situation qui ne lui laisse pas le choix…
En jeu pour le premier : ses vacances culturelles, son goût du festival estival, son sentiment de vivre intensément quelques épisodes de la vie de l’esprit à travers des œuvres, son émotion et sa sensibilité, sa communion via la communauté assemblée, etc.
En jeu pour le second : son gagne-pain, son statut, la dignité des conditions de travail, sa reconnaissance sociale, la précarité, la flexibilité qu’on lui impose, la peur de retrouver une situation féodale où le comédien n’est rien et a dû attendre le XIXème siècle pour une reconnaissance sociale, etc.
En commun une banderole sur la façade du Palais des Papes qui, soudainement, s’élève et se regarde comme l’esquisse d’une barricade. Un front de résistance inattendu… En commun, dis-je, alors qu’ils étaient là pour le spectacle, les uns et les autres sont rattrapés par l’accident politique qui modifie la nature d’un territoire et de ses lieux publics… En commun, la construction de l’Histoire à écrire et à développer après que la première phrase est écrite par eux : les intermittents… Moment historique que ce 5 juillet, où les spectateurs, mis au pied du mur, au pied de l’Histoire en mouvement, interpelés, alertés alors qu’ils s’aprêtent à entrer dans la cour… peuvent rejoindre le mouvement des intermittents.
Un court instant, une chance s’offre au spectateur, précisément au citoyen de la République, d’en finir avec les qualités négatives qui lui collent à la peau. Consommateur (disait Craig), philistins (écrivait Abirached), putains (pensait Brecht)… Le rendez-vous avec l’Histoire est à portée de main du « client » dont la présence, au long de l’histoire du théâtre, a toujours été interrogée sous les modalités du complice ou de l’hostile. Spectateur-Acteur inventé, imaginé, théorisé, espéré…
Et puis RIEN… au pied du mur, la file des spectateurs s’organise en queue pour gagner la cour. La queue ou le syndrome visible de la docilité du consommateur qu’ont commenté Horkkeimer et Adorno. Petit à petit, la foule s’engouffre sous les voutes. Elle se presse. Elle se parque en suivant le flêchage des zones qui la répartit dans la cour. Elle prend place.
Premier échec de la banderole…. qui, finalement, ne ressemble plus qu’à un bandeau. L’énoncé « CE N’EST PAS A UN MOMENT DE CHOMAGE ELEVE QU’IL FAUT REDUIRE LES DROITS DES CHOMEURS » est mis en échec. L’énoncé valait pour une critique générale, faisait appel au bon sens… Dans une langue simple, il pointait la défaillance logique d’un système : son inhumanité ou, et c’est une autre manière de le penser, un problème de répartition du capital. Sémantiquement, l’énoncé qui appelait à un soubresaut, à une résistance, à une prise de conscience… n’est qu’un ensemble de lettres mortes auprès des spectateurs qui s’agglutinent dans la cour. Il n’y aura donc pas de coup de théâtre… pas de réactions.
La dramaturgie de l’échec n’en est néanmoins qu’à son début… Le rebondissement arrive juste avant que ne commence Le Prince de Hombourg. Là, à l’intérieur de la cour, sur le mur, en lettres capitales, un nouvel énoncé est projeté… devant les sujets assis et devenus spectateurs. « A Monsieur le Premier Ministre, Monsieur le Ministre du travail, de l’emploi et du dialogue social, Madame la Ministre de la Culture… Aux partenaires sociaux signataires de l’accord du 22 mars 2014 » peut-on lire, avant d’entendre le contenu…
En front de scène, les intermittents, en tenue de travail (costume pour les uns, uniformes de salle pour les autres) viennent alors commenter le geste attentatoire dont ils sont les victimes. Ils nomment les coupables, rappellent leur amour de l’art, dénoncent la représentativité des syndicats et de l’électorat, s’en prennent à la faiblesse d’imagination du Medef, etc…
L’instant est esthétisé… procède d’une mise en voix qui dissimule mal les accents poétiques (texte de Guenoun) qui sont déjà à l’œuvre. D’aucuns prétendront qu’il y a là le ciment qui unit l’esthétique et le politique… Aux applaudissements qui suivront, on mesure l’isolement des intermittents, la rupture scène/salle, et le nouvel échec de ce court instant qui m’apparaît, en définitive, ridicule et humain.
La seconde chance, pour le public, vient de passer… Le spectacle aura lieu… Et le spectateur sera juste celui de l’histoire à venir, de la fable à vivre….
Et de regretter, soudain, que Nous, spectateurs, ne nous soyons pas levés. Que nous ne nous engagions pas autrement dans ce mouvement ou que nous ne manifestions notre soutien en nous affranchissant de notre désir d’Art. Que nous n’ayons pas trouvé les moyens d’une solidarité visible… et d’un engagement constructif…
Un instant, on aurait pu rêver 2000 spectateurs mobilisés… Une cour agitée.
Venir à Avignon, cet été, pouvait incarner, au pire, un rassemblement d’indignés… Au comble ça sera juste la transhumance d’esprits mutilés, indigents, avec une question obsessionnelle… « La pièce aura lieu ou pas » ?
La dramaturgie de la contestation demande plus que la solidarité (n’en déplaise au nouveau maître et pasteur du festival), elle invitait à l’engagement qui aura été évité, une fois encore. Elle invitait à la construction d’un rapport de force qui passe par le nombre…
Le spectacle va commencer… et un peu plus de deux heures après, aux équipes médiatiques qui sondent le spectateur sur la qualité de la pièce à la sortie, on entendra, chez certains, « combien cette mise en scène pouvait avoir une proximité avec certains épisodes de notre réalité ». C’est ainsi, rien ne se vit plus autrement que sous la forme de procuration et le spectacle assume cette médiation. C’est « ainsi »… et comme le commentait Giorgio Agamben, ce « ainsi » a valeur de loi, même si mon camarade Olivier Neveux[[Olivier Neveux, Politiques du spectateur, les enjeux du théâtre politique aujourd’hui, La Découverte, 2014. ]] a foi encore en une alternative à celle-ci, qu’il a raison de croire dans « l’idée » de l’émancipation quand la praxis et la réalité viennent, ici et maintenant, et comme souvent, contrarier son rapport à l’espérance, jusqu’à ce que cette même réalité lui donne un jour lointain, sans calendrier prévisible, lui rendre raison.
Rien que vivre
Peut-on lire sur un panneau qui emprunte au dispositif d’une ardoise magique, au cours de la mise en scène de Corsetti… « Depuis que j’ai vu ma tombe, je ne veux rien que vivre » dira le Prince de Hombourg à sa mère, à l’Acte 1, scène 5. Et de voir dans ces trois mots une manière d’accentuer une idée, propre sans doute à la lecture que fait Corsetti du chef d’œuvre de Kleist. « Rien que vivre » apparaît ainsi sous les pelles de deux fossoyeurs – figures Hamlétiennes s’il en est – à l’endroit d’un mouvement a priori paradoxal où, alors qu’ils creusent un abri pour l’éxécuté à venir (Xavier Galais en prince), c’est un cri écrit et muet de désir de vie qui retentit.
« Rien » restera écrit au terme de l’échange sérile avec l’électrice : sa mère (Anne Alvaro), car l’électeur Frédéric Guillaume (Luc-Antoine Diquéro) semble rester sourd aux demandes de grâce qui vont se répétant tout au long des cinq actes du Prince De Hombourg…
Pièce de Kleist qui emprunte à Antigone, à Hamlet, aux grands cycles des drames familiaux… aux pièces politiques de Shakespeare, de Corneille, de Racine, de Goethe et de Schiller… où l’éducation ou l’initiation est l’objet d’un traitement poétique.
A priori, Le Prince de Hombourg pourrait être perçu comme l’une d’entre elles et traiterait des thèmes multiples qu’amalgament le pouvoir, la jeunesse, la loi, l’ordre, la raison, la passion, l’amour et le deuil, la liberté des instincts et la conscience morale… Elle tisserait ainsi un ensemble de rapports toujours complexes entre le choix individuel et le destin collectif, le geste et la pensée, l’arbitraire et la légitimité, la vérité et le mensonge, la loi rigide et l’imagination débridée… Tout dans Le Prince de Hombourg fait le siège des consciences torturées par les duels que se livrent la raison et la passion, le rêve et la réalité, l’ordre figé et l’énergie du chaos…
Tout dans cette pièce serait donc commun au répertoire des grandes tragédies antérieures et antiques. Or il n’en est rien, et la parenté n’est qu’apparente, car dans ce monument dramatique qu’est le texte de Kleist (nom de la plus haute distinction littéraire remportée par le tout jeune Brecht), nulle présence divine, nulle transcendance, et pas plus de Dieux à l’horizon.
Le tragique de ce drame est donc ailleurs… Et si Le Prince de Hombourg fascine encore, ce n’est pas tant pour la fable et ses motifs (désolé Sir Corsetti, mais ton histoire de l’ordre des pères est caduque, comme l’est « l’énigme » à laquelle tu renvoies pour parler de cette pièce), mais pour l’effet qu’ils induisent sur le muscle critique : la raison. Ce qui est en jeu, et le seul enjeu de cette pièce, c’est le thème récurrent de la DECISION. Ou, et précisément, qu’est-ce qui fonde et justifie une Décision ?
C’est-à-dire, et la valeur sémantique de ce mot ne laisse aucun doute, qu’est-ce qui permet de prendre une décision, de prendre un arrêt ? Sur quoi repose la décision : l’autorité ? le pouvoir ? la sagesse ? la loi ? le courage ? la preuve ? Le soutien d’une majorité ? une conscience solitaire ?
L’arbitraire de toutes les manières !
Dès lors, on peut le reconnaître, interroger une décision, c’est revenir sur les raisons qui ont gouverné à la prendre. C’est s’inscrire dans un après, là où le choix (cf. la tragédie), lui, porte toujours sur un avant, un indécidable. Le second (le choix) embraye bien souvent l’enjeu du dilemme. Le premier (la décision) induit un questionnement sur la légitimité.
Dans Le Prince de Hombourg, on peut alors voir ce questionnement à l’œuvre, chez l’Electeur qui n’attend qu’un contre-argument pour changer de point de vue, chez le colonel Kottwitz (Jean Allibert) et ses cavaliers déployés dans la ville, la princesse Nathalie d’Orange (Eleonore Joncquez) en conspiratrice débutante, etc… y compris le Prince qui ne conteste pas la décision parce qu’il ne trouve rien à redire à la peine capitale décidée à son endroit puisqu’il a désobéit aux ordres en conscience.
Véritable ressort dramatique, la décision questionnée met en tension l’action qui laisse deviner le coup d’état possible, la rebellion virtuelle, la révolte galopante… Et c’est bien de cela dont il s’agit et qui est à l’œuvre dans le Prince de Hombourg qui ressemble à un procès, voire, pour être précis, aux arguments qui permettraient la révision d’un procès.
Et disant cela, comment ne pas voir que Kleist articule le thème central de la décision à deux scènes fondamentales qui viennent problématiser la fable mais, et surtout, le rapport que le Prince entretient à la raison et à sa clarté ?
Comment ne pas reconnaître que la crise de somnambulisme, à l’initial de la pièce, pourrait être une circonstance atténuante et permettre la révision du procès, l’annulation de la condamnation… au prétexte d’un esprit qui manque à lui-même ?
Comment encore ignorer que l’épisode de la lettre (la grâce virtuellement accordée) permet de poser la question de l’argument de la justice, et surtout de la justesse de la décision, et que L’Electeur demande au Prince de lui donner un contre-argument… ?
Au regard de ces deux seules scènes, la mise en scène de Corsetti aurait gagné en « épaisseur », s’il avait jugé bon, en lecteur du Prince de Hombourg, de relayer et d’accentuer l’épisode psychiatrique et l’épisode juridique. Pour le premier, il aurait juste fallu souligner que le discours psychiatrique s’insinue lentement dans les affaires de l’esprit et qu’une Histoire de la folie, à la manière de Michel Foucault, est là pour éclairer notre rapport à la raison. Pour le second, le juridique, c’était encore une manière de traiter de la notion de diagnostic…
C’était donc une affaire de discours qu’il fallait faire entendre et mettre en scène. Un enjeu non pas textuel (arrêtons avec ce clivage débile entre texte et scène), mais il s’agissait de trouver le moyen de donner une corporéité à des idées, d’en trouver la matière et le volume, la vibration et la phoné.
Au lieu de cela, Corsetti aura modelé quelques images… plus ou moins spectaculaires.
L’ennui avec les images…
Comment dire… l’ennui avec les images, c’est qu’elles procèdent le plus souvent d’un effet spectaculaire plutôt que d’un espace dramatique à part entière. Ici, Corsetti à grand renfort de traits rouges qui viennent zébrer le mur de la cour livre passage à la métaphore d’une bataille. Là, la projection d’un dessin de cheval au galop réfléchit une charge héroïque. Plus tard, c’est tout le mur qui est habillé par la projection d’un palais. On songe à la Cité au bord de la mer attribuée à Sasseta qui travaille la perspective inversée et qui suggère que le spectateur se déplace et peut voir à l’interieur des remparts…
Images qui masquent mal l’embarras que semble avoir vécu Corsetti en récupérant les mètres carrés de la cour qu’il habille, déguise et travesti comme il peut…
De la même manière, on s’inquiétera tout au long de ce travail de l’inertie des modules mobiles gris anthracite qui sont abandonnés sur le plateau et parfois convoqués pour une micro-scène. Là, un portique figure sans doute l’ouverture d’un plateau. Là, une surface plane parfois inclinée se regarde comme un passe partout…Quant au grand escalier métallique, si Domenach en a fait l’un des ressorts de la tragédie Shakespearienne, ici il est à peine plus qu’une nacelle d’embarquement…
L’ennui avec les images, c’est qu’elles finissent toujours par trahir ce qu’elles tentent de dissimuler : un vide dramaturgique, où le comédien errant est laché et où sa voix peine à faire entendre les espaces sensibles de leurs personnages. Où les comédiens, dis-je, bien que costumés, finissent par être dans le dénudement et/ou le dénuement.
Au pire, de cette imagerie sans intérêt, la scène finale du prince en pantin, suspendu aux filins et jouet d’on ne sait quelle main invisible, révèle un contre-sens.
Et tout cela, toutes ces images qui viennent habiller la scène, pourra peut-être émouvoir quelques-uns et même aux yeux de certains figurer une « belle mise en scène » comme je l’entends à la sortie des paroissiens qui se confessent au micro… Peut-être que c’était beau alors… Et que ça suffit pour être le théâtre : le beau.
Il est tard, la cour se vide. Jean-Pierre Thibaudat n’a pas vu ce Prince de Hombourg puisque le 4 juillet la représentation était annulée. Sur Rue 89, je le lis et m’inquiète de celui qui a écrit Le Chasseur d’oublis. Tu ne te souviens pas que tu as vu celui de Marie-José Malis ? Je te cite assumant le résumé : « Jeune prince à l’esprit rêveur, Hombourg part à l’assaut des troupes suédoises sans en avoir reçu l’ordre et les met en déroute. Malgré cet exploit, l’Électeur de Brandebourg le condamne à mort pour sa désobéissance. Comment faire autrement sans mettre en péril les lois qui fondent son pouvoir et risqueraient de ne plus peser si on tolérait qu’elles soient contredites, ne serait-ce qu’une seule fois ? Réquisitoire contre le despotisme ou plaidoirie pour la discipline ? En faisant varier les positions de chacun, le chef-d’oeuvre de Kleist interroge les principes du gouvernement, de la loi, de la politique ».
Jean-Pierre…. ce 5 juillet, on a juste manqué un rendez-vous avec l’Histoire.