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Une mouette peut en cacher une autre – L'!NSENSÉ
Bienvenue sur la nouvelle scène de l'!NSENSÉ
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Une mouette peut en cacher une autre

Le Crash de la Mouette de Nauzyciel ne fait pas la mort d’une espèce. Aussi, plutôt que de revenir sur les raisons de la fuite en avant des spectateurs à l’entracte, sur ces « envolées des spectateurs » qui auront survécu en s’extrayant de la Cour d’Honneur, notre science critique préfère un poème de Malcolm Lowry. Parfois, quand il n’y à rien écrire que le pire, il vaut mieux encore se taire et inviter à lire…
La mouette aux ailes glauques
Ange au nez recourbé, démarche de marin
Eboueuse du ciel et pure chasseresse
En quête d’une étoile un peu bonne à manger,
Toi qui fais peur aux chats et qui dans ta sagesse
Viens souiller mon portail – âme d’un marin mort,
Image dressée au faîte du toit
Comme la liberté dans le bleu du matin,
Toi qui es torche étrange au crépuscule
Et monde d’amour plus étrange encor,
N’est-ce pas toi que j’ai sauvée jadis, ma vieille,
Quand tu hantais le pont du Maurétania ?
Un tonneau, là, servait à recueillir la pluie :
Un jour tu y tombas, aveuglée par la neige ;
Je t’en tirai, pour te relancer dans le ciel

— Souvenir plus fort même, que ceux de l’enfance
Ou des cargos qui tanguaient vers la Roumanie.

Malcolm Lowry, Pour l’amour de mourir, édition de la différence, 1976, p. 92