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Pour qu’on ne me voie pas pleurer – L'!NSENSÉ
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Pour qu’on ne me voie pas pleurer

Par Baptiste Percier à la Cité-Théâtre de Caen

Les 18 et 19 MAI dernier, Baptiste Percier a investi le plateau de la cité-théâtre, avec la complicité d’une dizaine de personnes pour une aventure poétique autour et avec le poème de Paul Eluard « Les Dessous d’une vie ».

Le sujet ? Il prend sa source dans cette citation de Paul Eluard :

« Au lieu d’une fille, j’ai un fils. Il s’est tiré une balle dans la tête, on l’a pansé, mais on a oublié de lui enlever le revolver. Il a recommencé. Je suis à table avec tous les gens que je connais .» Et  arrive l’annonce d’une nouvelle tentative de suicide de ce « fils » qu’on eut préféré fille. Fils qui fait symboliquement un usage de son revolver ( de son sexe? ) pour anéantir sa réalité de garçon. Qui ? Quel proche saisit la portée, la mesure, le sens même de cette tentative ?

De ce questionnement Baptiste Percier a fait un poème dramatique d’une émouvante vérité. Simplicité. Très belle complicité de : Lili Belloche, Louise Béland, Clara Etoungou Ngogo, Sonia Laisné, Céline Grenier, Eloanne Busson, Brigitte Joungbedji, Morgan Grimaud et Léo Goas. Régie : Lounis Khalid.

Evidemment la violence de l’acte, sa fulgurance, son « ici, soudain » …La déflagration de la mort quand bien même l’acte fut-il manqué, agit comme un révélateur, répand un trouble, crée une perturbation qui va affecter tout le monde. De cette onde de choc Baptiste Percier enregistre le mouvement, la chorégraphie et la musique (l’effet de langue).

D’emblée, disons-le, Baptiste Percier a un rapport à la langue de la plus extrême exigence. Il a sur un sujet aussi délicat qu’impraticable -une tentative de suicide- mené l’investigation avec pudeur et une rigueur somptueuse.

Travail d’équilibre qui tient à un fil. Funambulesque. Il s’agit d’habiter un silence. In fine : confronter comédiens et spectateurs à l’indicible. Travail tout en résonance. Baptiste Percier sollicite les voix avec une minutie, et une rigueur musicale millimétrée. La voix donne forme à l’émotion. Rareté ! La notion de partition trouve avec chaque comédien pertinence et éclat lumineux. La voix dessine les contours du poème. Nous sommes dans le chant cher à Hölderlin. Plus exactement les chants de la nuit[1]. C’est de la nuit qu‘émergeront les voix venues de l’infanse, avec cette question que seuls les poètes investissent bruits et fureurs, poupées et couteaux : de quel genre d’attributs chargera-t-on la besace de l’enfance. Lâcher prise. Laisser tomber. On est toujours ce que l’on est au lieu de. Il y a fluctuation. Comment se charge la barque ? Que pèse l’existence ? L’existence de l’enfant. De l’enfance ? nous serions rescapés !

                                                       Erlkönig

                                                                                                  « Mein Vater, mein Vater,                                                                                              und hörest du nicht…

                                                                       Ce que le roi des Aulnes                                                                                                  doucement me promet ?
                                                                                 — Sois tranquille, reste                                                                                           tranquille, mon enfant :
                                                                       C’est le vent qui murmure                                                                                                dans les feuilles sèches. »

                                                                        Wolfgang Goethe (Erlkônig)

L’enfance « suicidée » c’est en cela, dans cette nuit-là que nous entraîne le spectacle. D’ailleurs difficile de l’appeler spectacle comme d’appeler comédiens les personnes de bons offices qui nous ont pris dans leur bras. Les écoutant, m’est revenu réminiscence en langue allemande du Erlkönig de Goethe. Le père veut sauver son fils qui entend la voix du roi des Aulnes. Les voix se disputent la vie de l’enfant. Comme les personnes rassemblées autour de Baptiste Percier. Il y a aussi une violence brutale dans la querelle de la vie d’enfant. La querelle de ce qu’il est au lieu de. Douloureux surgissement de l’intersexuation dans l’espace publique ces jours derniers, avec torture des enfants sous le régime d’un choix du sexe accordé aux géniteurs avec mise en conformité sexuelle et usage de modalités chirurgicales en déni de l’avis de l’enfant, de la capacité qui peut lui être propre de se choisir garçon ou fille. Très douloureux dilemme. C’est la question de l’autisme et de la schizophrénie quand elle touche le nouveau-né, né parce que (tout va bien) ou né en dépit (tout va mal). Il y a dans ce que l’on croit vouloir, il y a toujours de l’insu. Une vérité qui se dérobe. Parfois elle se dérobe de trop. Et c’est là, que le « pour qu’on ne me voie pas pleurer » laisse émerger de la nuit la très intime (et souvent secrète) conviction de ce que l’on aurait pu être. Ne nous y trompons pas Baptiste Percier conduit son propos avec pudeur et légèreté. Il n’appuie pas là où ça fait mal. Pas de complaisance du côté de la douleur : il y a de la Gelassenheit (à prendre dans la traduction de Heidegger[2]) chez lui : de la désinvolture d’être. Prendre la vie dans son arbitraire. Accepter l’impersonnel de l’existence. Ainsi Baptiste Percier laisse libre jeu à l’improvisation d’être sur un plateau. Cette liberté donne une juste respiration au poème dramatique. Il en produit la volte ! Le mouvement et le vertige. Comme le jeu des statuts quand on est enfant qu’on s’envoie valser les uns les autres, pour s’entendre dire lorsqu’on se fige en sculpture : « j’suis quoi ? ». La réponse à la devinette ressort du fantastique, le plus souvent de quelqu’animal monstrueux. Puisque l’on tient les grands, les adultes, pour des dieux, il faut bien que les petits trouvent, à leur usage, la même démesure ! Il se trouve qu’avec « You could have been anything » (texte de Kae Tempest) mise en scènes de Lauriane Cheval-Lopez et Margaux Vesque, dans cette même Cité-théâtre, nous fut offert un rituel initiatique de cet ordre. Traduisez que faute d’être fille ou garçon, on eût pu n’être rien ! Sans mythologie. Seulement voilà : on est là. Il faut faire avec. Avec ce qui nous permet d’y croire à ce qu’on en dit. Qu’est-ce que je fais de la langue et surtout, « putain de moine », qu’est-ce qu’elle fait de moi ! Qu’est-ce qu’on ne peut pas ?  N’avons pas pu « être » ? C’est tout le bonheur du jeu d’écriture quand -comme le fait Baptiste Percier- il s’épanouit sur un plateau. Sans triche, sans outrance, sans abus du sens ni abus des sens. La douce « Intranquillité «, « Desassossego » de Fernando Pessoa[3], ses hétéronymes, sa capacité prodigieuse de l’oubli de soi pour être un autre, et laisser le monde, la nature à leur impénétrable réalité. Serions-nous nous même, objet de cette réalité inaccessible ? Telle serait notre intranquillité ! Le tourment d’exister. Batiste Percier en porte témoignage. Partage consolateur. On rejoint la tribut (la troupe) pour se sentir moins seul. C’est le « faire avec » exploré par René Girard[4] dans « le bouc émissaire ». Selon Girard nous disposerions d’un « mit/sein » d’un « être/avec » qui s’épanouit avec le culte et la figure du bouc émissaire. Rite sacrificiel fondateur des religions. Ainsi la pulsion de mort qui se réalise dans le meurtre (suicide compris) peut se sublimer avec la mort de l’enfant et le désir plus ou moins (plutôt moins) avoué qu’on en a. L’enfant qui se tue (cf l’autisme. Se tuer est aussi se taire) relève d’un malentendu. Camus fera pièce de théâtre d’une mère tuant son fils, bien nommée « malentendu ». Il y a pour Girard comme pour Camus mise à jour d’une innocence de l’acte criminel. Résumons : on ne peut en conscience vouloir la mort de quiconque (pertinence politique de l’abolition de la peine de mort) puisque ce désir appartient aux obscurs et insaisissables fondements de la « nature » humaine. Nature dont nous serions dénaturés par la culture. L’éducation ? Une façon convenable de « tuer l’enfant » ? Et l’enfant qui se tue (autistique) peut-il être « sauvé » ? Il est des grands pour le penser (et non « panser ») penser qu’il peut SE sauver ! Qu’un tel processus ne peut que lui appartenir. C’est la leçon Bruno Bettelheim. Le cas Laurie. « La forteresse vide. »

Laurie.

Ce que disent les mots n’est pas la vie. Entre la langue et la vie, il y a un « va-et-vient », et c’est dans ce mouvement familier de ceux qui ont des rapports sexuels que s’inscrit (ou pas) notre « regard » (capacité d’interprétation). Il faut du jeu. Reconnaître une souplesse dans l’usage du corps comme de l’esprit. Que ce soit un « musement ». Le musement est un néologisme inventé par Jean Oury/Marie Depussé[1] à l’usage des « schizos ». Grosso modo il vient du verbe muser, c’est-à-dire flâner et musarder : perdre son temps. De perdre son temps à des riens à une vie pour rien ; on voit en quoi des gens à leur ordinaire pensent qu’il en est ainsi de l’art et donc du théâtre, comme il en est ainsi de la folie. Théâtre et folie font maraude commune. Venons-en au cas Laurie. C’est une petite fille de 7 ans, admise à l’École Orthogénique de Bruno Bettelheim[2], elle souffre d’une anorexie grave qui met sa vie en danger et ne parle plus depuis des années ; Laurie est donc une recluse qui se laisse mourir. Poupée de chiffon. Pantin. Il fallut beaucoup de patience et d’attentions des éducateurs pour que Laurie retrouve une vie normale. Beaucoup de « musement » et de Jeu pour qu’un Je advienne, après beaucoup de va-et-vient, de retrait et régression. Mais au bout de quelques années les progrès devinrent concrets et manifestes quoique fragiles. C’est alors que les géniteurs revirent leur enfant et heureusement surpris et ravis de ses progrès, voulurent la reprendre avec eux. Faire « mit sein ». Bettelheim les avertit du risque de régression mais les parents firent la sourde oreille et firent valoir leur droit. Il ne fallut que quelques mois pour que Laurie régressa, et les parents la mirent en institution psychiatrique dont, hélas, elle ne devait jamais sortir. Une vie pour rien. Vie de bouc émissaire mais le DROIT est toujours et encore là qui donne droit de vie et de mort aux géniteurs sur la réalité psychique de leurs enfants. Faut-il le préciser, le couple pére-mère de Laurie a eu un autre enfant, dit normal. Cette histoire édifiante fut mon association libre au spectacle de Baptiste Percier. Je dirais volontiers qu’il s’agit de sa résonance politique. Qu’il n’est pas d’acte poétique qui dans sa profondeur ne vaille que par le droit ou la promesse d’un droit. Comme « les chants de nuit » d’Hölderlin n’ont pu s’écrire que dans le contexte et postérieurement à la Révolution Française. Il y a la chanson (der Song) qui fait l’air du temps et il y a le chant (Der Gesang) qui se tisse avec la langue d’un récit (la poésie) ou avec prévalence de la musique (Das Lied). Baptiste Percier a choisi le Gesang qui peut se traduire aussi par chant des oiseaux. Qu’il en soit loué[3] et les oiseaux dans le même mouvement.

Conjointurer

Certainement ! Certainement Baptiste Percier démontre avec ce travail une vraie capacité dans la direction d’acteurs. Outre Eluard, il a conjointuré l’écriture de son poème de différents textes. La conjointure est un art de l’inter-texualité théorisée par Monsieur Michel Vinaver[4]. Comment les textes se font échos. Il en résulte une écriture aussi dense que légère. Ecriture ventilée et aérée. Virtuosité et art du montage, Baptiste Percier joue et fait jouer tous les registres. Bref nous en fait voir de toutes les couleurs. Délice de quelques florilèges : scène du balaie, scène du chignon, scène de fouiller ses poches pour trouver le poème griffonné à l’arrêt du bus…etc. En prime se faire l’éclair au chocolat et finalement renverser la table. Bref liberté, liberté chérie ! N’insistons pas, y’a-t-il passion amoureuse possible sans goût immodéré des mots ? Leur mise en bouche ?

Embrassez qui vous voudrez !

Mettre les mots en libre association c’est les laisser courir. Et parfois, c’est avec beaucoup de malice que Baptiste Percier les attrape. Les prête à sourire, au gré de l’inattendu. Improvisation dites impromptue. Voilà une joyeuse affaire perdue dans la nuit des temps : l’impromptu ! De l’humour comme inclinaison amoureuse. Comment rebondir au vu d’un travail aussi abouti, dans une économie et une simplicité de moyen exemplaires ! Car dans cette proposition poétique il ne fut aucun tape à l’oeil, juste, une juste mesure des mots. Ecriture aiguisée en lame de rasoir. Lautréamont : « j’ai pris un couteau et me suis fendu les lèvres… » mais « me suis aperçu que je ne riais pas ». Quoiqu’on en dise les mots ne sont pas interchangeables. Il s’est tenu dans la période du Festival « la Cité en Mai » de Caen, une manifestation de court-métrages cinématographiques le Kino-Caen. Baptiste Percier a pu s’y produire. Il faut bien que la roue tourne et que le temps passe. Et c’est justement sur le débit, sur la forme du débit (vocal) que s’est produite la forme du film produit. Ainsi la forme et un usage insolite (ou insolent) de la langue font le poème. Ainsi Baptiste Percier signe son travail. Rareté avons-nous dit.          Donc, mesdames et messieurs de culture responsables, attirons votre attention : avons homme d’écriture au pied de la grande roue (de la foire foraine de Caen). L’avons sous la main ! Pour jouer à pigeon vole !

Tempo !

Le temps est venu -puisque Baptiste Percier s’enjoie de poésie – d’évoquer Claude Régy.  Pour l’avoir découvert fin des années 70 (avec Degliame/Sarraute), et jamais cessé d’éprouver son théâtre, j’ai le « Régy » chevillé au corps. En coeur battant. Tempo. C’est une langue battue que j’ai reconnue chez Baptiste Percier. Entendre SA vibration ; Son tempo ! Le battement de la langue : son ramdam !

Le bruit. Bruissement. Faire parler le silence. Ce que Régy[5] nous offrait d’une manière si troublante, si émouvante. Si donnée et retenue. C’est le rythme qui fait la souveraineté d’un texte. Nietzsche et Brecht sont en étroite conjointure sur cette question rejoint, incontournablement par Rainer-Maria Rilke !

À vrai dire du spectacle de B. Percier – à ne pas croire mes oreilles de ce que je pouvais voir – j’eusse aimé qu’il dura deux fois plus longtemps. Qu’il fut sous emprise clauderégissienne. Que sans rien changer de ce qu’on pouvait y voir et entendre, il fit ses deux heures d’horloge. Effet nostalgie Régy ? Sans doute. Besoin de mots gainés, enrobés et denses : tourner autour. Traîner autour. En savourer chair et noyau. Un tout en bouche. Qu’ils se filtrent et s’infiltrent du corps de l’acteur au coeur du spectateur auditeur. Comme les mots nous prennent et comprennent à l’être-lu. Effet lecture à corps perdu. C’est compliqué : Mais c’est le sang qui est un liquide compliqué nous disait Guillevic[6].

 « Le sang un liquide compliqué

Qui circule ». Il est d’un rouge

Qu’on ne voit pas ailleurs et changeant

Comme une plaine sous plusieurs lunes. »

L’encre aussi peut-être un liquide compliqué dès lors que du sang répandu elle fait son histoire et parfois un théâtre. Parfois ?  Du plus noire à la transparence, l’encre du poète nous donne la mer à boire. L’impossible réalisation de soi comme tenue de combat. Il s’agirait de liquider. Trouver sa distillerie. Son alambic. Que coule et s’écoule un temps consistant. Concret. Y’a de quoi faire. Outre le sang, il y a les lymphes, et le système parasympathique. Pas facile de se la couler douce avec nos réseaux emberlificotés dans les « sociaux ». Au théâtre, les visages font les paysages et les mots l’ivresse des sens. Dans la densité de « Pour qu’on ne me voie pas pleurer » ai retrouvé soudain « leçon de ténèbres » de Patrick Kerman. Vu salle d’a-coté. Au Panta-Théâtre. Et postérieurement à la représentation et prenant en considération le travail très rare et précis de Percier, me suis mis à réfléchir sur le devenir du 24 de la rue de Bretagne, soupesant et reconsidérant ce que le Panta pouvait apporter. Et puis enfin re-méditant l’homme qui fut à Caen et même avant le maître d’oeuvre de ma sensibilité : André Malartre, m’est venu l’évidence que l’ancien Panta, fidèle à son histoire devait à venir s’appeler théâtre André Malartre et garder vocation et mémoire d’un rapport passionnel de l’écriture et du théâtre. S’y tenait comité de lecture[7] ! Haut lieu de poésie.

Théâtre André Malartre

C’est en 2016, Décembre 2015/ Janvier 2016 qu’une exposition et un colloque ont rendu hommage à André Malartre[8], sous l’impulsion d’Emmanuelle Dormoy au politique et d’Yves Leroy au poétique. Si ma mémoire est bonne, André Malartre suivait dans les années 60 une troupe prometteuse qui opérait sur Deauville. Je crois que cette troupe avait à voir avec « Dahuron ». Il y a eu la magnifique aventure artistique du Panda et sa contribution exceptionnelle à l’écriture théâtrale. Le lieu en garde, ou devrait en garder l’esprit. Théâtre d’écriture et jeu de lecture. En sommes un lieu de poésie et d’écriture fidèle à Véro et Guy. Il y aurait du panache à ce qu’il soit labellisé d’un tel sceau. Théâtre André Malartre !  C’est bien en découvrant l’activité poétique d’un jeune homme d’aujourd’hui que le rêve m’en est venu. Porter aux nues l’oriflamme de l’écriture poétique avec ce qu’elle implique d’exigence exceptionnelle. A contrario de « la com », de la consommation, de toute démagogie …s’accorder devoir d’exception que vive le théâtre André Malartre !

André Malartre écrivait et nous en ferons notre conclusion :

« L’activité d’une jeune compagnie ne peut être que singulière

Recherche d’un style ; style de vie, style de jeu

« Un théâtre de recherche n’est pas une catégorie à part

Chercher, c’est douter de la plupart des théories, c’est interroger les diverses pratiques théâtrales

La recherche développe de nombreux refus mais aspire la découverte d’une autonomie et d’une authenticité de l’acte créateur »

Je suis attentif aux travaux de Grotowski, d’Eugenio Barba, du Roy Hart Théâtre

Je réunis des acteurs[9], depuis longtemps, pour un dur travail d’entrainement, hors  de toutes préoccupations spectaculaires

….

Une oeuvre est inépuisable-la mise en scène peut en rendre compte- infiniment. « (1985)

Jean-Pierre Dupuy, 4 Juin 2022


[1] Friedrich Hölderlin « Chant de nuit » Traduction Philippe Marty. Edition bilingue De Greges. 1983

[2] C’est dans « le bonheur sa dent douce à la mort » de Barbara Cassin que l’on découvre les liens aussi étroits qu’inattendus entre René Char et Heidegger. Comme l’écrit Cassin « grand philosophe mais nazi ordinaire ».

[3] Fernando Pessoa « le livre de l’intranquillité » Bourgeois.1999

[4] René Girard (anthropologue) a publié « Le bouc émissaire » en livre de poche Grasset. 1982

[5] Oury/Depussé  « À quel heure passe le train ». Calmann-Lévy. 2003

[6] De Bruno Bettelheim signalons quelques ouvrages qui ont marqué le siècle dernier : « La forteresse vide » Gallimard 1969, « l’amour ne suffit pas » 1970, « psychanalyse des contes de fées » Laffont 1976, « Survivre » Laffont 1979

[7] Song/Gesang/Lied nous portons l’entière responsabilité de ces interprétations en reconnaissance de la langue allemande comme possibilité de nuancer le travail de la langue. De nuancer notre perception du théâtre. Avions autrefois, le Festival de Nancy ou le théâtre des Nations pour cultiver cette approche.  À Caen, le Panta-Théâtre explorait le théâtre de langue à langue d’une manière très réjouissante.

[8] Vinaver fut considéré dans les années 50 et 60 comme un écrivain d’avant-garde et éminemment politique. Il inventa une méthode d’analyse et de mise en scène publiée en 1993, chez Actes Sud sous le titre « ECRITURES DRAMATIQUES »

[9] De Claude Régy dont hélas on ne peut plus voir les spectacles, il nous reste le bonheur de le lire. Du « Espaces perdus » aux Solitaires Intempestifs, 1998 à « Du régal pour les vautours » en 2016 en passant par « L’Ordre des morts » 1999 l’oeuvre est très riche.

[10] Guillevic « leçon de choses » recueil poétique. 1948.  Voir son « Art poétique » poésie Gallimard 2005.

[11] Comité de lecture longtemps animé par Gilles Boulan.

[12] Rappelons les magnifique ouvrage IO André Malartre d’Yves Leroy édité par le Vistemboir.2016. Extrait pages11 et 12 de « Parcours ». Yves Leroy.

[13] Parmi ces acteurs, Lulu Berthon, René Paréja, Jo Vanruymbeck, Charly Venturini seront acteurs fétiches du légendaire et mythique Théâtre d’Ostrelande. Un autre acteur de ses élèves portera aux nues la poétique d’André Malartre :  François Tanguy ! dont la dernière création « Autant » avec le Théâtre du Radeau, s’annonce comme un temps fort de la saison à venir de la Comédie de Caen !

Le tableau mis en avant est Chants de la nuit. 1896. Alphonse Osbert. Musée d’Orsay. 1992