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Kalakuta Republik, you always need a poet – L'!NSENSÉ
Bienvenue sur la nouvelle scène de l'!NSENSÉ
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Kalakuta Republik, you always need a poet

Au festival de Marseille, au Mucem, les spectateurs pouvaient découvrir Serge Coulibaly, chorégraphe du Burkina Faso, avec Kalakuta Republik. Un chorégraphe qui, après être passé chez Alain Platel et Sidi Larbi Cherkaoui, trouve sa place dans le cadre du Festival d’Avignon, au Cloître des Célestins. Moment rythmé, sensuel, violent… et politique puisque la chorégraphie rend hommage à Fela Kuti. Visible sur la scène européenne tout au long de l’année 2017-2018.
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© Christophe Raynaud de Lage
Le programme qui présente Kalakuta Republik et fait entendre la parole de Serge Coulibaly y revient sans cesse : c’est un geste politique. Il s’agit de penser la pratique artistique, et ici l’art chorégraphique, comme un engagement politique. Une manière de riposter aux autocraties et aux déficits de démocratie qui font l’histoire de certains Etats où le peuple est spolié de sa représentativité et subit, économiquement, les divers processus de corruption intérieure (petits arrangements internes aux familles et aux clans) et externe (ingérence des pays étrangers à grand coup de pot de vin et de dessous de table). Défaillance du système politique, comme au Burkina Faso ou le Nigeria (cités dans le programme), qui produit une misère et une injustice lesquels privent la jeunesse de tout horizon, de tout développement, et engendre des révoltes légitimes. Kalakuta républik ou le nom d’un bastion qui résiste à cet état de fait se regardera et s’écoutera donc comme un manifeste politico-artistique, à l’endroit précisément d’un art qui ne se départ plus de cette fonction ou qui est par nature politique. Geste qui a conduit Serge Coulibaly à ouvrir son propre lieu dans sa ville natale Bobo Dioulasso. Lieu nommé Ankata. Traduisez « Allons-y » et qui sonne comme un appel à la révolte, à l’engagement, à sortir de la torpeur.
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Est avant tout inspiré de la vie de Fela Kuti, chanteur et saxophoniste de Jazz nigerian, porte parole de la contre-culture en Afrique de l’Ouest, inventeur de l’afrobeat (croisement des éléments afro-américains du funk, de la soul, du jazz et de la musique traditionnelle africaine). Et c’est par ailleurs le fondateur de la République de Kalakuta, à lagos, qui s’oppose à la dictature et à la corruption. Insoumis au comportement imprévisible, Fela Kuti s’est illustré par ses mariages, en une seule soirée : 26 Queen comme il les nommera. Mais c’est surtout un opposant farouche qui défend la liberté et l’autonomie de son peuple contre les multinationales comme aussi le pouvoir et la junte militaire. Plusieurs fois emprisonné et torturé, comme lors de la sortie de son album antimilitariste Zombie, sa propriété (Kalakuta Republik) est régulièrement visitée par la police et les agents de sécurité. Il est à l’image de Sandra Smith (militante des Black Panthers qu’il a rencontré) et de Malcom X. Dans son combat, il en vient à fonder le lieu mythique de Le Shrine (le tombeau). Boite de nuit autant que club artistique où la musique et la danse sont l’équivalent du discours politique.
Dans le cloître des célestins, la formation de danseurs et danseuses de Coulibaly s’organise sur des rythmes de funk, de soul et de Jazz. Le mouvement peut être heurté, appuyé, gymnique et acrobatique, digne de la performance d’athlète… et il est toujours l’expression de quelque chose qui est sans nom, mais qui exige l’endurance. Sur les visages, puis au second tableau, sur le corps, des marques de peintures jaune, bleu, rouge… comme autant de rappels des stigmates colorés qu’arborait Fela Kuti. Hématomes ou peintures rituels, il est nécessaire de conserver l’ambiguïté afin que la danse, rituelle ou contemporaine puisse se constituer comme un acte de résistance sensuel, violent, langoureux. Danse qui ne fait pas oublier mais qui appelle les images vidéo de ville et populations, projetées sur le mur. Sur le Saxo qui est l’instrument dominant de ces performances chorégraphiées, on regarde et on écoute… Retour ligne automatique
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Kalakuta Republik – Serge Aimé Coulibaly from Sara Vanderieck on Vimeo.