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Une saison pleine de contraste à la Comédie de Caen – L'!NSENSÉ
Bienvenue sur la nouvelle scène de l'!NSENSÉ
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Une saison pleine de contraste à la Comédie de Caen

La Comédie de Caen présentait sa Saison 2008/2009, ce 22 septembre. L’année dernière, contraint par des impératifs budgétaires la Comédie de Caen avait présenté une tran(s)aison 2007/2008 qui avait été très allégée.


Dès l’arrivée au théâtre d’Hérouville, on ressent une atmosphère contrastée. Il y a dans un premier temps les retrouvailles de début de saison. Nous nous retrouvons : habituels habitués des mises en orbite, chères à Jean Lambert-Wild, de la programmation 2008/2009 de la Comédie de Caen. Dans un second temps, nous percevons les rumeurs d’une restructuration annoncée au Centre Dramatique Nationale de Normandie. Cette restructuration concerne 7 à 8 personnes. Elle se composerait de licenciements économiques, de mises en congés pour formation et de départs à la retraite non remplacés. Mais comme toutes les rumeurs, personne pour expliquer clairement combien, pourquoi et quelles économies seraient réalisées? Soit dit en passant, si économies, il y avait, nous sommes au moins sûr qu’elles se feraient au détriment du travail et de la vie de personnes qui se sont investis dans ce théâtre et dans la vie culturelle de Caen et de Basse-Normandie. Les pourquoi on peut les imaginer. Ils sont récurrents : – un déficit structurel de la Comédie de Caen, qui n’a jamais été pris en compte sérieusement par l’État et les tutelles depuis plus de 15 ans.
Et de moins en moins de moyens pour la culture.
Depuis 2003, ce sont en premier lieu, les artistes et techniciens du secteur indépendant (ceux qu’on nomme communément les intermittents du spectacle) qui en ont fait les frais. Selon les chiffres, au moins 30 % des travailleurs de ce secteur auraient été affectés. Puis depuis 2008, les structures Centres Dramatiques Nationaux, Scènes Nationales en tête sont touchées par des baisses de budget ou par des non-augmentations. Pour l’anecdote, dès les premiers signes d’une crise financière, les banques centrales et les états injectent des liquidités dans les structures en difficulté pour éviter un effondrement général. Mais lorsqu’il s’agit de défendre le service public dont la culture fait partie, les experts-comptables nous expliquent qu’on ne peut pas mettre plus d’argent dans la culture parce que ce n’est pas rentable. Et c’est surtout, dans cette région, une politique culturelle et de développement culturel qui se fait sans ambition, et cela malgré la campagne pour l’élection municipale qui affirmait la volonté de voir Caen comme capitale, et notamment comme capitale culturelle. Voilà, ce 22 septembre le sentiment qui se dégage à mon arrivée au théâtre d’Hérouville. La plupart des employés du CDN vont bien, mais on sent une amertume de s’être senti floué par les discours des uns et des autres sur la défense de la culture et de cet outil. Prêts pour la lutte, ils le sont, avec leur pétition sur le comptoir de l’accueil, mais aussi avec résignation parce qu’ils ne savent pas vraiment contre qui se battre : la politique culturelle de l’état ? la région ? les mairies de Caen et d’Hérouville ? Leur directeur ? Tout le monde se rejetant la faute pour savoir qui impose cette restructuration.
Bon voilà, on se dit que dans la salle, il va y avoir du mouvement, des échanges, des prises de paroles ou même des prises de becs. Non. Tout se déroule devant les habituels habitués comme d’habitude. La salle est comble, archi comble, Domenech aurait sans doute pensé, “l’odeur du sang vous intéresse”. Mais pas de sang, pas de larmes, que des sourires et des accolades de façade.
C’est donc devant cette salle saturée que la présentation de saison commence. Jean Lambert-Wild en hôte aimable donne la parole au directeur du festival des Boréales qui fait la présentation de la programmation du festival qui aura en partie lieu au Théâtre d’Hérouville, et au Théâtre des Cordes. Il annonce que les Boréales ont 17 ans mais avec un sérieux qui aurait sans doute déçu Arthur Rimbaud. Cette année, c’est l’Islande qui est à l’honneur des Boréales et les spectacles pour enfants. Ce festival se déroule du 17 au 30 Novembre 2008 mais sa présentation se fera le 19 octobre à partir de 16 h au Théâtre d’Hérouville en partenariat avec le café des Images pour Une journée en Islande. Pour faire bonne figure, la programmation du CDN, en cet automne est aussi faite pour les enfants et comme le dit son directeur : “il faut faire découvrir le théâtre aux enfants pour qu’ils puissent l’aimer”. À la présentation de la saison de la Comédie de Caen, première remarque c’est exit la halle aux granges qui n’accueillera plus de spectacle. Dommage, malgré son caractère peu conventionnel, cette salle respirait un côté singulier, d’expérience, de sueur, de travail. Elle était aussi moins aseptisée que les salles des Cordes et d’Hérouville. On peut espérer que cette salle est tout de même un avenir culturel et de création artistique.
Finalement sur scène, les artistes nous présentent leur spectacle qu’ils proposent à la Comédie de Caen. Nous serons attentifs au Bourgeois gentilhomme et Quartett dont les présentations invitaient notre curiosité, ainsi que le travail des Frères Fauvel sur Shakespeare, et celui de Joël Pommerat dont on est heureux de retrouver le travail. Vous pouvez retrouver en audio, toutes les présentations de chaque spectacle de la saison 08/09 ainsi que les dates de représentation sur le calendrier.