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Culture & Covid-19 : c’est le moment de faire de la politique – L'!NSENSÉ
Bienvenue sur la nouvelle scène de l'!NSENSÉ
illustration édito

Culture & Covid-19 : c’est le moment de faire de la politique

Au moment où les saisons des théâtres battent de l’aile, voire ont pris du plomb dans l’aile, ici et là, dans les CDN on communique sur de « nouvelles » pratiques d’accompagnement. Ainsi en est-il des compagnies régionales émergentes ou non qui vont occuper « le devant de la scène » ces prochains mois dans ces grands lieux qui les excluaient ou les recevaient marginalement. Les médias reprennent ces infos sans autre commentaire qu’un ton admiratif, voire un enthousiasme que les directeurs et autres responsables de structures de création et de diffusion ne renseignent pas.
Rappelons que le cahier des missions et des charges des centres dramatiques nationaux (2003) souligne que ces derniers doivent normalement soutenir la création en région, accompagner les compagnies sur leur territoire, partager l’outil de travail, etc.
Ce qui est présenté comme « nouveau » ne l’est donc pas. Simplement, une actualité permet d’agiter ce « nouveau » qui le plus souvent avait été sciemment oublié.
Il faudrait donc un peu de décence dans la communication des directeurs et autres responsables de structures qui, pourrait-on dire, n’inventent pas la poudre, mais se contente d’enfariner les médias avec des dispositifs qui n’ont rien à voir avec l’imagination à laquelle il faudra recourir.
Car l’enjeu est là… Le covid vient de nous éclairer sur les mythes qu’étaient la communauté assemblée, les grands-messes théâtrales, etc.
Peut-être devriez-vous, chers managers de lieux, vous posez maintenant la question d’un théâtre hors les murs, puisque les murs ne peuvent plus être l’architecture d’accueil. Peut-être devez-vous mettre au placard le narcissisme que réfléchit la salle pleine devant laquelle s’exhiber n’est plus possible.
Je me souviens avoir vu la Méridienne de Garcia Romeu, dans un CDN de 800 places. La représentation s’adressait à une jauge de 1 spectateur.
Il faut en finir avec cette idée de public mesuré qui sert les statistiques de l’Etat. Votre responsabilité, aujourd’hui, c’est de saisir la possibilité d’en finir avec la corruption théâtrale. Celle qui vous invite à souscrire, puis à épouser des contraintes. Celle qui vous conduit à rechercher un rapport au chef d’oeuvre. Celle que vous servez en jouant les girouettes (patrimoine, tout le temps, nouvelles technologies hier, interdisciplinaire de temps en temps, documentaire aujourd’hui, immersif et participatif, etc.).
Merde, c’est à vous de jouer. Mais entendez-le bien, c’est le moment de faire de la politique, de vous en saisir plutôt que de continuer à prétendre la représenter.
 

Extrait de la charte (trouvable sur internet au lieu de regarder les captations de spectacle qui n’ont rien à voir avec ce que l’on peut attendre de la pratique théâtrale)

Le CDN accompagne et soutient des artistes et des équipes indépendantes, notamment des équipes implantées sur son territoire, en leur permettant entre autres de bénéficier de conditions de travail optimales, par la mise à disposition de lieux de répétition voire d’hébergement, de personnels technique et/ou d’administration de production, d’ateliers de construction, par des conseils et une expertise, et par des apports financiers (apports en coproduction, préachats). La direction du CDN s’attache au principe de partage de l’outil (prêt de lieu de répétition, accompagnement technique, regard artistique, coproduction) au profit de projets autres que ceux du(de la) directeur(trice). Une attention particulière est portée aux compagnies émergentes.